Maroilles : Une histoire de tarte, ce 20 kms !

Deux ans après y avoir effectué mes débuts officiels de coureur (même si j’avais fait quelques courses auparavant), j’étais de retour à Maroilles ce jeudi 1er mai pour le traditionnel 20 kms.

Top départ

Top départ

Tarte au Maroilles

Si l’accumulation de nuages au cours de notre voyage à destination de l’Avesnois me laissait craindre une épreuve arrosée (elle le sera pour d’autres raisons), le ciel s’est mystérieusement éclairci au moment pile où j’ai coupé le contact de mon véhicule. A l’ouverture de la porte, la déception a été grande. Les traces et les effluves de fromage local ont été supplantées par celles des bouse laissée gracieusement par les vaches locataires de la prairie faisant pour l’occasion office de parking.

Une fois cette première épreuve passée (et non des moindres), j’ai enfin pu rejoindre le centre-ville où m’attendaient sagement mon dossard en compagnie d’une tarte au Maroilles, d’un fromage du même nom et d’un t-shirt technique frappé de l’inscription « Finisher » … Rien à dire, ça change des lots reçus (mini-sachet de Haribo et échantillon de pistache) un mois plus tôt au Marathon de Paris.

Tarte Tatin (t’attends dans le patois local)

Après quelques minutes d’attente, j’ai rejoint mon sas, jaune pour l’occasion. Ignorant l’objectif relatif à celui-ci, je me suis dit que j’y ai été parqué pour être raccord avec mon t-shirt et mes baskets. Cette impression a été renforcée par la présence d’une femme poussin à mes côtés. Bon mis à part cette demoiselle devenue l’espace d’une course un jeune gallinacée, les coureurs du sas jaune sont très sérieux et profitent des derniers moments avant le top départ pour régler les derniers détails (resserrer les chaussures, ajuster leur casque Mp3, tapoter leur montre …)

La ligne de départ franchi, l’occasion était donnée de savourer pleinement des encouragements fournis des spectateurs pendant plusieurs centaines de mètres. La longue ligne droite qui a suivi m’a permis de saluer quelques connaissances et de doubler plusieurs footeux affublés d’une magnifique tenue sang et or (Allez Lens), quelques jeunes hommes en mode travestis le string rose au dessus du cuissard, mais aussi un Superman, les Dalton, un policier tout en cuir … Et oui, on sait s’amuser à Maroilles.

Et c'est parti !

Et c’est parti !

Après deux kilomètres de mise en jambe, j’ai décidé d’accélérer le rythme.  Très vite, comme plusieurs milliers de coureurs, je me suis engouffré dans les chemins de la campagne avesnoise. Dans ces sentiers étroits, il faut ruser pour se frayer un chemin entre les autres coureurs moins rapides car les « Pardon » et les «  Excusez-moi » ne sont pas toujours suffisants, involontairement dans la plupart des cas ou par mauvaise foi dans de rares cas.

Au KM5, le ravitaillement me permet de me restaurer un peu. Mon ventre n’a rien ingurgité depuis 11h30 et commence à le faire savoir. Faute de tarte aux Maroilles et de bière (une petite cuvée des Jonquilles aurait été bienvenue), je me suis contenté d’une poignée d’abricots secs et de quelques gorgées d’eau. J’ai profité du reste de la bouteille pour m’asperger. Il fait chaud dans l’Avesnois, sacré nom d’un ornithorynque.

Tarte aux mures, ou plutôt au Mur !

Le ravitaillement passé, je suis reparti de plus belle. Des images de ma première expérience de l’épreuve me sont alors revenues à l’esprit. Dans à peine trois kilomètres, nous serons de retour dans le centre ville de Maroilles gorgé de spectateurs prêts à m’encourager moi, sportif du dimanche, comme un champion olympique. Quand je cours, j’affectionne tout particulièrement ce genre de situations qui me remplit de sensations inexplicables. Cette véritable bouffée d’adrénaline qui aura duré près de trois kilomètres m’a donné la possibilité de saisir l’orange saisie par un Gille de Binche, de l’éplucher et la manger de manière peu académique, mais aussi de taper dans les mains tendus par quelques mioches, encourager d’autres coureurs et de saluer brièvement ma petite femme tout surpris de la croiser  à cet endroit de la course, d’ailleurs elle aussi.

Visiblement ma chérie a été surprise de me voir !

Ma chérie a été surprise de me voir !

Sans m’en rendre compte, j’ai déjà parcouru 11 kilomètres. Après une première moitié parcourue à allure assez rythmée (tout est relatif), j’ai décidé de freiner un peu car je sais que 4 bornes plus loin m’attend le fameux KM15. Celui là même dont ont parlé tous les coureurs avant le départ, le même dont on vante les mérites dont les présentations de l’épreuve. Là encore, les souvenirs de 2012 remontent. Je revois mes concurrents d’alors s’arrêter en masse et de céder à la marche. Je repense au courage qu’il m’a fallu pour ne pas les imiter. Cette fois, les concurrents ont tenu la route. Cette fois, j’ai traversé ce kilomètre de montée progressive avec pour seule satisfaction, le plaisir de se rendre compte que le travail accompli depuis deux ans portait ses fruits.

Tarte au sucre

Un peu plus tôt, cette escapade dans les chemins de l’avesnois m’a permis d’être encouragé par une bande de vaches amatrices de coureurs en cuissard et par les cris ahurissants d’un cochon mal luné. Au KM 16, le soleil avait disparu, les nuages avait fait leur apparition et un vent frais commençait à souffler. Mouillé par les différentes bouteilles avec lesquelles je m’étais rafraichi précédemment, j’avais un peu froid. Je décidais donc de réaccélérer un peu  porté par les soutiens des enfants  tendant leurs mains comme à des stars et les encouragements des adultes à base de « allez c’est  bon », « plus que deux kms » …

Dernière ligne droite !

Dernière ligne droite !

Dans l’ultime ligne droite, la vision du chronomètre m’a pleinement réjouit. Le 1h41 affiché m’a laissé l’opportunité de constater qu’en deux ans j’avais donc gagné pas moins de 23 minutes et que mes sensations étaient bien meilleures. Je pouvais désormais profiter d’une excellente tarte au sucre et un peu plus tard d’une récompense bien plus intéressante qu’une ma médaille finisher : une tarte aux Maroilles …

PS : Une petite pensée pour mon Prophète Bougre qui n’a hélas pu prendre le départ de cette belle course populaire. Partie remise j’espère !

11 réflexions sur “Maroilles : Une histoire de tarte, ce 20 kms !

  1. Toujours un plaisir a lire tes CR, et félicitations pour le chrono.
    Si tu gagnes 23min tous les 2 ans, d’ici 4-5 ans tu vas finir par taper Bekele a Paris!!! 🙂

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    • Mine de rien, pendant cette course, j’ai quand même doublé mon premier Kenyan. Bon certes, il était à l’arrêt et marchait couverture de survie sur les épaules. Mais quand même ! Moi je dis Bekele, ne devrait pas faire trop le malin :

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